samedi 28 mars 2015

Frutillar ou le cauchemar cycliste

Aujourd'hui 22 mars 2015, Claire est partie de son côté randonner. Honnêtement j'ai envie d'autre chose, déjà 3 jours de rando cette semaine, pour moi c'est suffisant. L'auberge loue des vélos et propose un itinéraire pour aller à Frutillar qui est présenté comme un petit village au bord de l'eau avec une architecture coloniale allemande. Je me dis que c'est pas mal pour y passer un dimanche tranquille et quitter l'agitation de Puerto Varas. Bon Frutillar est distante de 64 km de Puerto Varas, cela ne me semble pas insurmontable. En en discutant avec un anglais qui dort aussi à l'auberge de jeunesse, je trouve un compagnon de route. 

Donc nous voilà partis avec nos vélos. À peine partis, on a déjà un souci, on ne comprend pas trop le plan qui nous a été fourni, on est pas sortis de la ville que déjà l'on ne sait pas où l'on est censés aller. Sur le plan il est indiqué qu'il faut suivre la voie ferrée mais sur place, il n'y a pas de chemin longeant la voie ferrée... Juste un petit passage qui demande un peu d'équilibre si l'on ne veut pas tomber dans les buissons de l'autre côté. En fait le seul moyen de sortir de la ville est soit de passer par là, soit de rouler sur l'eau... donc bon le choix est vite fait. On s'engage sur ce passage assez incertain et on verra bien où cela nous emmène. Rapidement on débouche sur une piste de graviers, pleine de trous et de bosses, heureusement les vélos sont tout terrains.

 L'arrivée sur la piste assez violent pour moi car en essayant d'éviter une branche, je fais un écart, passe par dessus le guidon et vais m'étaler dans un mûrier au milieu des ronces, j'y récolte un beau bleu et quelques égratignures mais au moins la scène me fait bien rire. Je pense que quiconque aurait pu y assister se serait bien marrer. 

En tout cas j'arrête vite de rire. La route est infernale. Les vélos ont beau être tout terrain, il est très difficile de rouler au milieu des graviers, et tout mon corps tremble du fait des cahots de la route. En plus, il y a plein de chiens sur la route qui se font un malin plaisir d'aboyer et de se ruer sur les roues. Mais toute peine a une fin et la piste se transforme en une route bien lisse en bord de lac et donc le trajet continue de manière bien plus agréable. Le soleil commence même à pointer le bout de ses rayons. Le plaisir sera de courte durée la route plate se transforme en route de montagne: des côtes, des côtes et.... des côtes. Les VTTs ne  sont plus du tout adéquats sur ce type de route, ils sont lourds... Je réussis à monter les premières côtes mais je finirais mon vélo à la main. Les cuisses brûlent. Le soleil tape, j'ai chaud. Mais forcément qui dit montée, dit... descente !!! Et ça c'est trop fun, se laisser aller yahouuuuuuuu !! Et la route finit par aboutir à Frutillar. 

Petite bourgade endormie, chauffée par le soleil, les pieds dans l'eau. Petit tour en bord de mer et direction un resto pour reprendre des forces !! Petit tour dans Frutillar, architecture coloniale allemande, tout en bois. C'est assez curieux de voir ces gros chalets déjà vu en Allemagne mais cette fois avec des panneaux écrits en espagnol.

Puis c'est déjà l'heure de repartir.... Mes jambes sont tellement douloureuses que je me demande comment je vais faire pour rentrer... Mais pas le choix il faut rapporter ce satané vélo !! L'anglais part loin loin devant. J'arrive même pas à là rattraper. Il faut dire que je ne fait plus aucun effort. Dès que j'aperçois une côte je descends pour pousser le vélo. Et bien sûr je peste tout ce que je peux contre le vélo, contre l'auberge qui n'a pas préciser la difficulté du trajet, enfin bref contre tout ce que je peux !! Je finis par retrouver l'anglais qui se demandait si je n'étais pas morte et qui me dit cette phrase plutôt réaliste: je ne crois que toutes les parties de mon corps sont en compétition pour savoir laquelle est la plus douloureuse.


Enfin on arrive au bout de ces 64 satanés kilomètres, on rend les vélos. Et dès que je ne l'ai plus entre les mains, tout va beaucoup mieux, j'oublie tout ce que j'ai pesté, j'oublie la douleur et je me dis juste que je suis bien fière de moi, bien fière d'avoir parcouru ces 64 km. Pour autant, je ne suis pas prête de recommencer. La prochaine fois je prendrais le bus ^^






Puerto Varas

L'étape qui suit Pucon et le Parque Huerquehue est la ville de Puerto Varas. Ville qui ne me touche que très peu. Elle est en bord de lac, de l'autre côté du lac on aperçoit le volcan Osorno. On est pas loin de la description de Pucon, mais c'est bien moins mignon, finies les maisonnettes maintenant les bâtiments sont bien plus hauts. S'y mélangent des structures en bois et des structures en béton. Les maisons en bois ont une allure particulière, leurs façades ressemblent à des écailles de poissons. Les maisons sont souvent de couleurs. Le monument marquant de Puerto Varas est son église. En bois blanc et rouge. Elle est construite en haut d'une colline et surplombe ainsi toute la ville. C'est vraiment impressionnant et très joli de la voir se détacher ainsi sur le fond bleu du ciel. La ville est construite au bord du lac Llanquihue et comme un bon nombre d'autre villes dans les alentours du lac, elle a subi une colonisation allemande dans le courant du XIXe siècle, d'où la présence de ces vastes maisons de bois.
Lac Llanquihue





Le volcan Osorno





Tout comme Pucon, Puerto Varas sert de base à des départs pour des excursions diverses et variées: du rafting, du vélo, du canyoning, de la rando, du kayak etc. Pour moi ce sera rando et vélo.

Le samedi nous partons pour le Parque Nacional Vicente Perez Rosales. Le trajet en bus est laborieux. La route n'est pas simple beaucoup de côtes, et le bus peine, le moteur chauffe. On avance pas vite, le bus semble au bout de sa vie et on se demande si il ne va pas finir par lâcher. La 3e passe assez difficilement mais si, mais si on finit par arriver au parc. Le but de notre rando est de nous approcher le plus possible du volcan Osorno que l'on aperçoit au loin quand on est à Puerto Varas. On avance totalement à découvert contrairement aux autres randos que l'on a pu faire, la nature est bien sèche, la terre est volcanique (noire). Le sommet du volcan est recouvert par une épaisse couche de neige, par endroit on voit de reflets bleus comme si c'était un glacier. De loin on l'impression que le volcan est recouvert d'une très mince couche de neilge, mais en fait plus on s'en approche, mieux on se rend compte que c'est très épais. On peut remarquer de véritables blocs de neige glacée. Arrivée au belvédère nous avons derrière nous le volcan et devant le Lago Todos Los Santos. La couleur de l'eau n'est pas uniforme. Différentes nuances de bleu, du plus claire au plus foncé. L'eau scintille sous les rayons du soleil.








Vous allez sûrement vous dire qu'au Chili il n'y a que des volcans et des lacs. C'est qu'en fait je suis dans la région des lacs, donc oui il y en a beaucoup beaucoup. Et d'ailleurs les paysages sont magnifiques mais ne sont pas s'en rappeler certains paysages européens, notamment au niveau de la végétation.


Il me tarde de découvrir des paysages vraiment inédits. Il va falloir continuer à descendre d'autant plus au sud.

samedi 21 mars 2015

Parque Nacional Huerquehue - Sendero San Sebastian

Un réveil glacial, il fait très froid. Même avec duvet et sac à viande on a eu froid. Dur dur de sortir du duvet !! Mais bon faut bien et là on s'équipe. Legging chaud, polaire, veste 3 couches. Petit thé pour se réchauffer de l'intérieur. 
La nana hier nous a dit qu'il fallait repayer, car les 4500 n'étaient que pour une journée mais sur la carte il n'est pas indiqué qu'il y'a un point de contrôle comme pour le Sendero Los Lagos. Du coup résistance on ne passe par la caisse et on emprunte directement le Sendero San Sebastian qui doit s'avérer plus compliqué que celui des lacs et effectivement il le sera !! 
Le froid matin
À l'entrée du sentier, on trouve deux paires de bâtons, en bambous certainement laissés par des randonneurs précédents. On les récupère et heureusement, ils vont nous être fort utile bien plus d'une fois. Dès les premiers mètres ça monte raide et on se sert autant des jambes que des bras. Rapidement on a chaud malgré le fait d'être sous les arbres. La végétation est similaire à celle de la veille. Très luxuriante, verdoyante. Les mêmes arbres. Beaucoup de bambous. Et des arbres déracinés tombés au milieu du sentier  qu'il faut donc enjamber, histoire de rajouter des obstacles sur un chemin pas si simple. Ça grimpe, ça grimpe !! 

On pourrait presque partager ce chemin en 4 parties. La première où l'on marche, ça monte mais en s'aidant des bâtons ça suffit. En suit une deuxième partie où c'est totalement plat, on traverse une vaste plaine où la végétation est assez sèche. Une troisième partie où la rando se transforme presque en escalade. Il faut s'accrocher aux arbres pour ne pas tomber tellement c'est abrupt et enfin la dernière partie où l'on escalade  les rochers et on se promène sur la crête des collines en observant la vallée tout, tout en bas... Il ne faut pas avoir le vertige on est pas loin des 2000 mètres. J'avoue que sur la fin je peine, et je n'arrive plus à profiter du paysage. Vivement le point d'arrivée!! 

Et ça y est encore quelques roches à passer et ça y est c'est la fin de ce parcours. Ou du moins de l'aller. Le retour risque de ne pas être vraiment plus simple. Rien que de penser à ce que l'on a escaladé et qu'il va falloir redescendre.... Mais bon la vue est sublime. Une vue à 360 degrés sur les volcans et les sommet de l'Araucanie. Ils ont la tête dans les nuages, et nous aussi du reste. Le point final du sentier culmine à 1950 mètres. Sachant que le point de départ était à 780 mètres soit presque 1200 mètres de dénivelé. Je suis assez fière de moi je dois dire :-) On fait une longue pause au sommet, pour manger, écrire, se reposer. Si le Sendero Los Lagos était assez fréquenté, le Sendero San Sebastian est quasi désert. On aura croisé en tout et pour tout une dizaine de personnes. On attaque la descente avec 2 israéliens que l'on a croisés au sommet. C'est assez coton de redescendre ce que l'on escaladé mais finalement on arrive en bas plus rapidement que je ne l'aurais cru. Forcément à force de discuter le temps passe plus vite.

Le lendemain nous quittons le parc, passage par Pucon pour aller prendre le bus direction notre prochaine étape: Puerto Varas.








Obstacles
Marcher sur la crête
Pierrot fait de la rando


We did it !!

Parque Nacional Huerquehue - Sendero Los Lagos

Ce matin réveil 7h pour pouvoir prendre le bus de 8h30 en direction du parc national de Huerquehue.
. On observe silencieuses le trafic incessant des voitures, 4x4, camions et autres bus. C'est très fréquenté, en effet il est 8h et quelques, la majorité des gens s'en va travailler ^^ d'ailleurs on n'attend pas seules sur le bord de la route, pas mal de travailleurs attendent leur bus.
 Le notre finit par arriver, à l'intérieur ce sont essentiellement des touristes. 3600 l'aller retour pour nous emmener au Parque Nacional de Huerquehue, environ 1h de route nous attend. Les vitres sont recouvertes de buée, on ne voit pas grand chose. Le chauffeur suit la route pendant un moment, et ensuite bifurque dans une sorte de sentier en gravier. Je pense que ça y'est nous sommes bientôt arrivées, mais que nenni. Ça continue pendant encore bien 20 min d'une route en lacet, toujours en graviers et le bus qui secoue dans tous les sens. Le chauffeur gère vraiment! Enfin il nous dépose devant l'entrée. 
                                           

Il faut s'acquitter de 4500 pesos pour pouvoir entrer dans le parc. 

On a choisi l'itinéraire Sendero Los Lagos, comme son nom l'indique, c'est un chemin qui nous mènera à proximité de lacs. On en verra 3 en tout. La végétation est luxuriante, c'est très vert. Des arbres feuillus, des bambous, des araucarias. Il est assez frappant de remarquer qu'un peu partout gisent des arbres morts et ce qui est encore plus impressionnant c'est la largeur des diamètres de leurs tronc. C'est massif !! 




Rando assez facile, pas de montées très pentues comme à La Campana, par contre fréquemment sont aménagés des  escaliers pas toujours adaptés à la taille de nos jambes. C'est pas grave ça fait travailler les cuisses et les fessiers. Ça sent bon la terre mouillée. On évolue dans un univers essentiellement vert (les bambous, les feuilles des arbres) et marrons (les troncs d'arbres, la terre). Il y a aussi des passages en blanc là où les bambous ont séché sur place. Et des petites tâches de couleur ici et là apportées par de petites fleurs roses et oranges. Et ne pas oublier une autre couleur importante: le bleu, celui de l'eau des lacs et celui de ciel.  Le soleil brille comme jamais. Quelques nuages très fin traversent le ciel. D'ailleurs ils passent très bas. On les voit traverser au milieu des arbres tels des fantômes. 


Chilco


Lago Chico

Lago Verde
Pause déj au bord du lac El Toro = le moment le plus cocasse de la journée. On avait remarqué avec Claire que des troncs d'arbres permettait de s'avancer dans l'eau et que ça pouvait être chouette pour se prendre en photo. Donc. Chacune son tour on y va et pour moi c'est le drame. Une fois que Claire m'a prise je veux rejoindre la plage mais me précipite un peu trop et oublie le peu de stabilité de l'endroit où je me trouve. Mon pied glisse, je n'arrive pas à me rétablir et biiim me voilà les fesses dans l'eau. Ce n'est pas très agréable de continuer à marcher le short trempé mais bon il fait beau et chaud, il sèche vite :-) le reste de la rando suit le même schéma: végétation luxuriante, de jolis points de vue sur les lacs dans lesquels se reflètent les arbres et les nuages. Le temps est absolument superbe à la fin de la rando ce qui nous permet d'apprécier une vue totalement dégagée sur le Volcan Villarica.

Laguna El Toro
Volcan Villarica
Le Sendero Los Lagos est vraiment une promenade magnifique à ne pas manquer si de passage sur Pucon.
Lago Tinquilco