Lundi
destination Isla Lemuy. Cette fois on embarque personne et on
maintient le projet camping, histoire de pouvoir passer une soirée
au calme. Motivées par l'autostop histoire d'économiser le bus et
au final avec l'expérience d'hier on se dit que c'est même plus
rapide que le bus. Cette fois encore à peine le temps de lever le
pouce qu'une voiture s'arrête. Un fort sympathique monsieur,
apiculteur, qui a voyagé en Europe et qui quand il nous dépose au
bac nous dit, en français: les amis de mes amis sont mes amis. La
journée commence donc de manière très amicale, très humaine. Une
fois sur l'île, depuis le bac, il faut compter 4 km pour aller
jusqu'à la première église. On se lance donc sur la route bien
décidées à avaler le bitume. C'est très rural. Beaucoup de
champs, très peu d'habitations et 5 voitures qui passent toutes les
30 minutes environ, en gros quand arrive le bac. Je retrouve cette
sensation d'arrêt du temps que j'avais ressenti déjà sur l'Isla
Quichao. On dirait que le capitalisme n'est pas arrivé jusqu'ici.
Pas de panneaux publicitaires. Des maisons simples en taule ou en
bois. Pas de recherche vestimentaire. Seules les voitures sont assez
imposantes, généralement des 4x4. Les Chilotes se contentent
d'avoir de quoi s'abriter, de quoi manger et de quoi se déplacer. Et
ils ont tous un grand sourire. Enfin presque tous. Après l'église
de Hichuac nous décidons de poursuivre en stop pour rejoindre
Puqueldon, la ville principale de l'île, qui est quand même plus
petite que toutes celles que l'on a traversé jusqu'à présent: une
place centrale et des maisons c'est tout. Aucune voiture ne s'arrête,
les conducteurs ne nous regardent même pas. Et finalement une petite
voiture rouge se gare, c'est un anglais que l'on a déjà croisé
hier. On lui dit que l'on veut voir Puqueldon et ensuite aller tout
au bout de l'île à Detif. Il est venu juste passer la journée pour
faire le tour des églises, du coup il nous embarque et nous dit que
l'on peut faire le tour avec lui et qu'ensuite il nous dépose là où
on veut. Et donc c'est parti petit tour en voiture, les églises
défilent les unes après les autres dans une nature luxuriante. Ça
monte ça descend, c'est très vallonée. Puis à un moment donné la
route devient trop chaotique pour que la petite voiture puisse
continuer à avancer. On dit donc au revoir à notre compagnon
anglais et on continue la montée à pieds. Il est 15h, on a toujours
pas mangé, c'est un peu dur. Surtout qu'on dirait que le chemin est
interminable. On voit à intervalles réguliers des panneaux
indiquant le camping mais si le premier que l'on a vu indiquait 4 km,
au bout d'un moment il n'y a plus d'indications kilométriques. On
croise pas mal d'animaux, des chiens évidemment, des cochons, des
agneaux, des moutons, des poules, dans les prairies on aperçoit des
chevaux et des vaches. Et on arrive au bout de la route et nous y
sommes, le camping. Qui s'appelle le Mirador, nous supposons donc que
l'on va avoir un point de vue magnifique !!! Et effectivement nous
surplombons la baie de Detif et au delà la mer qui s'étend jusqu'au
continent et quand le ciel se dégage on aperçoit quelques sommets
enneigés de la cordillère des Andes. Pas une seule présence
humaine. Même dans les collines de la baie, on aperçoit quelques
maisons ici et là mais la nature domine. Encore une fois cette
communion plparfaite entre terre ciel et mer. Et le calme apaisant,
relaxant. Le silence est seulement troublé par le clapotis de l'eau.
Derniers instants de paix sur Chiloé. Dans 2 jours ce sera 28 heures
de ferry pour rejoindre le continent et Puerto Chacabuco pour
rejoindre la Patagonie. Il l'est idée que le silence et le calme
doivent aussi régner là bas !!
Vue la matin depuis la tente |
C'est presque comme si on y était...Super...Merci Emma...Plein de bisous
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