Arrivée à 6h30 de bon matin à El Chalten, dans le noir, sous la pluie, les yeux encore ensommeillés il faut sortir du bus. Autant dire qu'à cette heure il va être compliqué de trouver quoique ce soit d'ouvert. 8 heures et quelques quelques
le soleil apparaît timidement, il faut dire qu'il y a quand même
beaucoup de nuages. J'atterris à l'office de tourisme où je
récupère un plan de la ville, ou plutôt du village c'est vraiment
pas grand. El Chalten est la capitale nationale du trekking, point de départ d'un bon nombre de randos. Grand choix de randos d'ailleurs car la plus courte dure 45 min et la plus longue peut vous emmener pendant 1 bonne semaine dans le parc national de Los Glaciares. Pour ma part, sans tente, ce sera des randos à la journée uniquement. La création officielle du village date de 1985 et à l'heure actuelle, sa seule raison d'être est d'accueillir des randonneurs des 4 coins du monde. Ce qui est sûr, c'est que personne ne vient pour le village en lui même qui n'a aucun charme, aucune personnalité. On dirait qu'un matin des camions ont débarqué avec une centaines de cahutes, les ont posés ici et là, puis les bus de touristes sont arrivés et voilà El Chalten est apparu. Non ce qui motive à venir ici c'est le cadre dans lequel le village est implanté: collines, montagnes, cours d'eau, végétation (flamboyante à cette époque de l'année). La nature est reine. C'est ici même que l'on peut observer le majestueux Mont Fitz Roy que je suis bien décidée à découvrir !!
J'atterris dans l'auberge Hem Herhu, tout en bois, tout petit, à l'écart de la ville. Un lieu avec un charme certain et un proprio fort sympathique, un hippi avec une tête de savant fou, les cheveux en pétard comme si il venait de faire une expérience qui n'avait pas marché ! En tout cas c'est un super spot, bien chauffé (ça change après le Chili où j'avais constamment froid). Il n'y a que des argentins dans l'auberge et le changement d'accent après le Chili est assez violent. Au début je ne comprends absolument rien alors qu'en sortant du Chili j'arrivais à peu près à m'en sortir. Les chiliens ne prononcent pas le son "ye", ils disent "che". On m'avait prévenu mais en faire l'expérience en live c'est différent. Bon au final, on s'habitue facilement et j'apprécie vraiment cette façon de parler.
J'évite de me poser histoire de ne pas m'endormir et
pars faire une des petites balades que j'ai repéré: Chorillo de
Salto (3 km à plat ça devrait le faire). L'automne est le
bon moment pour visiter la région, les arbres ont des nuances
orangées, rougeoyantes, flamboyantes !!! Ça met un peu de couleur à
l'atmosphère terne qui se dégage du gris du ciel. C'est assez
incroyable: devant moi c'est brumeux, les nuages cachent les
montagnes au loin mais quand je me tourne derrière moi le ciel est
bien bleu, à peine perturbé par quelques nuages. J'avance dans une
atmosphère feutrée, mystérieuse causée par la brume ambiante mais
réchauffée par les couleurs chaudes des arbres qui s'étendent de
part et d'autre du chemin. Et au delà, des collines rocheuses
s'élèvent, la pierre dont la couleur se dégrade en gris et marrons, est par
endroit recouverte par un tapis d'herbe qui tend du vert au jaune et
par endroit des masses flamboyantes d'arbres orangés se détachent
du reste. Une palette de couleurs chaudes donc sur un fond céleste
plutôt froid.
Un peu fatiguée je tente quand même ma chance pour aller voir le Fitz Roy. Le
chemin ressemble à une ballade en forêt, bon ça monte un peu quand
même. J'ai la chance de voir un pivert en pleine action. C'est
impressionnant la vitesse avec laquelle sa tête bouge et la
souplesse de son cou également, il tord sa tête jusqu'à la plaquer
contre son corps !! Il n'est pas du tout perturbé par le monde qui
passe à côté et continue tranquillement son travail. D'ailleurs il
n'est pas tout seul. Le sous bois résonne du son des becs qui tapent
sur les troncs des arbres. Je continue mes déambulations jusqu'au
mirador d'où j'espère voir le Fitz Roy, mais raté !!! Il a la tête
(et une bonne partie du corps) cachée dans les nuages Donc pas de Fitz Roy aujourd'hui. Je retourne sur mes pas et je
bifurque un peu plus loin pour voir la Laguna Capri et biiiim le
spectacle de la journée. Alors certes je n'aurais pas vu le fameux
sommet mais j'aurais pu admirer une lagune entourée d'arbres
flamboyants dans la lumière du soleil couchant. C'est un spectacle
magnifiques. Et des oiseaux (pas farouches pour un sou encore une
fois) viennent me tenir compagnie.
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