mardi 19 avril 2016

Hasta Siempre Comandante

9 octobre 1967.
La Higuera. Bolivia

Che Guevara est lâchement assassiné.

Son nom entre dans l'Histoire comme leader de la révolution cubaine et comme l’homme qui a voulu libérer l’Amérique du Sud du joug capitaliste. Ses idées très extrêmes dérangent d’un côté les États-Unis qui voient d’un mauvais œil ce guerillero qui menace leurs positions dans le Sud. De l’autre côté il dérange également beaucoup les soviétiques qui le voient comme un franc tireur loin de l’appareil apparatchik soviétique. Désavoué par (le traitre) Fidel Castro il est envoyé en pure perte pour organiser une guérilla en Bolivie. Pendant près qu’un an, dissimulé dans le maquis bolivien il tente de la mettre sur place, mais entouré de peu d’hommes, incompris par la population et abandonné par ses “amis” et soutiens communistes elle ne verra pas le jour. D’autant plus que rapidement trahi, l’armée bolivienne avec l’appui de la CIA se met à sa poursuit. La création d'une guérilla se transforme en une lutte face à ces hommes qui veulent sa peau. Le 8 octobre 1967 cette errance prend fin quand il est capturé et emmené à La Higuera où il passera, prisonnier, ses dernières heures.

 Malgré ses méthodes tout à fait critiquables il n’en avait pas moins cette espérance d’égalité, de partage, d’unité. Une quête brisée par cette poignée d’hommes qui aussi bien dans le camp capitaliste que dans le camp communiste avaient eux pour quête : la domination et l’argent.

C’est comme en pèlerinage que je suis partie sur les traces de cet homme qui a lutté toute sa vie en faveur des opprimés. La Higuera : 50 habitants, sans compter les vaches. La petite école où il a été assassiné a été transformée en musée. Je n’y ai pas mis les pieds. Trop glauque à mon idée. Par contre je décide de descendre dans la Quebrada de Churo où il a mené son dernier combat et où il a été fait prisonnier. Jamais je n’y suis arrivée. Une végétation trop dense, une peur panique des serpents ont eu raison de moi. Mais c’est pas faute d’avoir tourner plusieurs heures. Peu importe j’ai tout de même la sensation d’avoir approché les pas du Che. 

Une autre ville dans la région a été marquée par la présence de l’homme, ou plutôt par sa dépouille. Le corps fut exposé plusieurs jours dans la laverie de l’hôpital de la ville. J’ai été choquée de constater que pendant ces jours d’exposition, sa dépouille fut une attraction. Prise en photo sous tous les angles sans aucun respect envers la mort. Nécessité et stupidité des journalistes de créer le scoop, orgueil mal placé et stupidité des militaires d’avoir éliminé l’ennemi public n°1. Ce n’était que les prémices du commerce très lucratif qui s’est mis en place par la suite.





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