mardi 5 juillet 2016

Machu Picchu

Samedi 2 juillet. C’est le Jour.

À 4 heures du matin une symphonie de réveils se déclenche puisque tout le monde a le même objectif : arriver le plus tôt possible. Deux options encore une fois pour arriver au site : le bus ou la marche à pied. Ayant en plus de l’accès aux ruines un accès pour grimper une montagne je décide de la jouer soft de bon matin et prends le bus. Je dirais que l’on doit être une bonne centaine à avoir fait ce choix. Le premier bus ne part qu’à 5h30 mais dès 5 heures une file digne d’un jour de grève s’est déjà formée dans la rue. Ambiance bon enfant. Et à 5h30 c’est le festival des bus. Une bonne vingtaine monte à l’assaut de la montagne pour laisser sa cargaison devant les portes du site. Après une nouvelle attente pour passer le contrôle des tickets, un petit chemin et une bonne volée de marches amènent le visiteur à un mirador d’où il peut contempler le site archéologique dans son entièreté. Le soleil est encore derrière les montagnes, la nuit se retire peu à peu, des rayons de lumières viennent se poser sur les ruines de cette ancienne ville Inca. Et ça y est le voilà, le soleil est là et vient réchauffer la foule compacte des visiteurs du petit matin. 2500 visiteurs sont autorisés quotidiennement sur le site. Je ne sais pas combien nous sommes à être  entrés dès l’ouverture mais le mirador est rempli, il faut faire la queue pour prendre une photo. Une vague impression de Disneyland. Puis les groupes se forment et accompagnés d’un guide s’en vont découvrir l’histoire du Machu Picchu.

Pour l’essentiel : Machu Picchu n’est pas le nom original du village qui lui a été perdu mais le nom d’une des montagnes qui le surplombent. Le village hébergeait uniquement la noblesse et ses serviteurs et avait été conçu pour accueillir jusqu’à 700 personnes. Comme dans toute ville inca on retrouve un Temple du Soleil qui était le dieu fondamental dans la religion inca (Inti de son petit nom qui est indissociable de Quilla, la lune). Le village est organisé autour d’une place principale et la partie supérieure hebergeait les serviteurs alors que la partie inferieure hébergeait la noblesse constituée es dirigeants et leurs familiers ainsi que des prêtres. La conservation exceptionnelle du lieu est du au fait que les espagnols de ma conquête n’y sont jamais arrivés et que jusque à sa découverte par l’Américain Hiram Bingham en 1911, le lieu est resté méconnu. Du moins par l’homme occidental. Effectivement les murs sont intacts, ne font défaut que les toits, qui faits de végétaux n’ont pas résisté au passage du temps. C’est curieux de voir comment la forme supérieure des murs est comme une répétition de la forme des montagnes environnantes. En plus des habitations et des zones de stockage et des temples on retrouve une autre constante de l’urbanisation inca : les terrasses sur plusieurs niveaux où étaient effectuées les cultures notamment de pommes de terre, quinoa, maïs et de coca (la plante bien entendu).

Après 2 heures de déambulation parmi ces pierres pour certaines monumentales il est temps de s’attaquer à l’ascension de la montagne Machu Picchu (qui en quechua signifie grande montagne). 1600 mètres de dénivelé pour arriver à 3000 au dessus du niveau de la mer. Je suis pas une grande grimpeuse, j’ai un peu d’appréhension. 200 personnes sont autorisées à monter quotidiennement. Ça bouchonne un peu à l’entrée et c’est parti !!! Des marches ont été aménagées jusqu’au sommet, un escalier de 1600 mètres de haut en quelque sorte. Mais les marches sont parfaitement irrégulières. Ce qui ne facilite bien entendu pas la tâche. Pas mal de monde s’est lancé dans l’ascension. C’est bonne ambiance. Les gens s’encouragent. On entend des blagues de ci, de là. Tout le monde est rouge, essoufflé, le regard levé vers le sommet se demandant si c’est encore loin. Enfin tout le monde ou presque. Comme d’hab il y a toujours 2 ou 3 extraterrestres qui n’ont pas l’air de verser la moindre goutte de sueur. Les pauses sont fréquentes pour récupérer mais également pour profiter de nombreuses vues sur les ruines qui semblent de plus en plus lointaines au pied du Wayna Picchu (petite montagne en quechua). Le paysage est splendide. Les montagnes couvertes de leur manteau verdoyante se découpent sur un fond bleu azur. Une végétation dense accueille le grimpeur sous ses frondaisons et lui offre un peu d’ombre. Puis après un nombre incalculable de marches le sommet est sous mes pieds et la vue à 360° offre un panorama à couper le souffle.

Dans l’après midi l’effervescence s’est calmée. Beaucoup de touristes ont déjà quitté les lieux. C’est le moment parfait pour s’imprégner du charme du Machu Picchu. Ces pierres majestueuses, témoins d’un passé glorieux ne faisant plus qu’un avec la végétation. Le temps semble comme suspendu au fur et à mesure que mes pas perdus montent et descendent, vont à droite et à gauche dans les différents recoins de cet endroit fabuleux. Comme guidés par une force invisible. Une invitation à la méditation, à faire une pause, à recharger les batteries parmi ces ruines où le passé règne en maitre avant de rejoindre un monde où le présent est plus que présent quand ce n’est pas le futur qui le prend de vitesse.

lundi 4 juillet 2016

Sur la route du Machu Picchu

Et  le jour où je me dirige vers le Machu Picchu a fini par arriver. J’aurais pu y aller plus tôt mais en quelque sorte d’être prête pour découvrir ce lieu mythique. Une image vue et revue mais qui restait un fantasme. Me voilà sur le départ. Mais avant de faire sa connaissance j’ai devant moi deux jours de trajet. Le site est dissimulé parmi les montagnes. Deux options pour s’y rendre : en train (à raison de 64$ minimum pour 1h30 de trajet, la SNCF peut aller se rhabiller.) ou l’option petit budget qui consiste à environ 6 heures de bus puis 2h30 de marche. Je choisis la 2e option pour raisons financières évidemment mais également pour prendre le temps de bien me faire à l’idée que je vais enfin découvrir le Machu Picchu. Donc 5 heures de bus jusque Santa Maria puis 45 min de taxi jusque Santa Teresa. Je choisis d'y passer une nuit afin de profiter des eaux thermales. Grand bien m’en prends. L’eau est à 35° et les bassins sont entourés par les montagnes. Je tombe sur un français, Rémi, et nous barbotons pas moins de 2h dans ce cadre enchanteur. Puis il est temps de commencer notre chemin vers la destination tant attendue. De nouveau 45 min de taxi jusque Hydroelectrica et de là il n’y a plus que nos petites pattes pour avaler les 2h30 de trajet.

Le chemin pour arriver à Machu Picchu Pueblo serpente au milieu d’une végétation dense et verdoyante tout en suivant la ligne de chemin fer au bord du rio Vilnacota. Un ciel bleu nous accompagne. C’est plat mais marcher dans les cailloux de la voie ferrée nous complique un peu la tâche. C’est paisible. Seul le passage ponctuel d’un train vient troubler le calme ambiant. Bien entendu le chemin est loin d’être désert puisque aussi bien dans le sens aller que dans le sens retour ce sont des dizaines de marcheurs que nous croisons. Chacun à son rythme. Absorbés dans la contemplation de la nature omniprésente ou dans une conversation avec un compagnon de route. Puis nous voilà enfin dans le village. Sans charme. S’alignent restaurants, epiceries et salons de massage avec rabatteurs à chaque coin de rue. Mais le cadre environnant est magique. Les collines verdoyantes s’élèvent majestueuses vers le ciel ainsi levant les yeux vers elles le voyageur peut oublier un temps la cohue ambiante d’un village qui ne semble avoir été conçu que pour les touristes.