vendredi 22 janvier 2016

Las Cataratas del Iguazu

L'une des 7 merveilles du monde moderne. Une splendeur de la nature qui personnellement m'a laissée sans voix..

Ce sont les chutes d'eau les plus larges du monde. 275 cascades qui se succèdent sur environ 3 km à la confluence des fleuves Iguazú et Paraná. Elles sont majoritairement situées du côté argentin mais il est également possible de les observer du brésilien. La force des chutes dépend du débit de la rivière, en moyenne 1800 mètres cube par seconde. La reine du spectacle est la Garganta del Diablo. Une gorge immense de 80 de haut sur 150 de large en forme de fer à cheval. L'eau des rivières se jettent dedans dans un fracas assourdissant. De fait un grondement permanent s'entend dans le parc national.

L'idéal est de commencer la visite du côté brésilien. C'est en quelque sorte le trailer des chutes d'Iguazu, c'est court mais c'est une belle introduction, une vue d'ensemble afin de bien se représenter l'étendue de la chose...

Le côté argentin c'est du sérieux, tu rentres dans le coeur de l'histoire, plus qu'un simple spectateur, tu deviens acteur. Du côté argentin tu sens les chutes. Tu les vis. D'abord un petit train qui serpente dans la forêt. Dense. Humide. Le grondement se fait entendre. Après le petit train, un sentier qui serpente dans la forêt. Toujours dense. Toujours humide. Le grondement s'accentue. Puis arrive le choix: commencer par le paseo inferior ou le paseo superior. Pour profiter pleinement des chutes d’eau, pour s’en approcher au plus près un réseau de passerelles a été installé. Le paseo superior passe en haut des chutes d’eau, tandis que le paseo inferior serpente au niveau de l’eau (douche assurée à certains endroits). Donc tu t’engages sur le paseo superior au dessus de ta tête les branches des arbres se rejoignent formant comme un tunnel naturel plutôt agréable pour se protéger du soleil. Tu entends le grondement de plus en plus fort mais seuls les arbres s’offrent à ton regard. Puis…. Au détour une première cascade apparait sous tes yeux: une eau blanche qui sort de la forêt se jette en un fracas assourdisant dans le rio en contrebas. En te décalant tu en aperçois une deuxième, puis une troisième et au final 3 km de cascades s’étendent sous tes yeux émerveillés. En continuant sur la passerelle tu arrives au sommet d’une cascade. Sur la gauche tu vois l’eau arriver, serpentant entre les arbres et sur la droite tu la vois se déverser. Le débit est ahurissant. Des cascades se dégage de la vapeur d’eau, une brume quasi permanente recouvre le paysage. Bien entendu un arc en ciel ne manque jamais d’apparaître.

Après avoir longuement observé la chute de l’eau depuis son point culminant la contemplation va laisser place à l’action. Il est temps de passer au paseo inferior afin de ressentir la puissance du débit de l’eau. L’atmosphère est plus humide que sur le paseo superior. Tu es en plein dans la brume que tu contemplais plus haut. Cette fois tu ne les surplombes pas, tu es au coeur des cascades. Tu vois l’eau se déverser devant toi, à côté de toi, tu pourrais presque la toucher. Mais vu la violence du débit d’eau c’est peut être un coup à perdre une main. Puis après avoir côtoyé de si près toutes ces cascades, voilà l’ultime arrêt. Une passerelle, plus basse que les autre, s’avance jusqu’au point de chute de la cascade. À cet endroit précis l’eau éclabousse sur plusieurs mètres et quiconque s’avance au bout de cette passerelle en revient totalement trempé. N.B: le meilleur endroit pour prendre une douche dans les chutes d’Iguazu est du côté brésilien où la passerelle s’aventure en plein dans la Garganta del Diablo (80 mètres de haut sur 150 de large).

Un spectacle de la nature impressionnant formé siècle après siècle et qui nous rappelle comment nous humains sommes misérables face à sa force et sa beauté.

Chez Carlos et Lili

En voyage des fois l’envie se fait sentir de se poser quelquefois. L’envie parfois de se rendre utile pendant quelques temps. Et pour ça il existe un super site: Workaway. C’est une plateforme de volontariat. C’est à dire que des voyageurs en l’échange du gite voir même du couvert vont rendre service dans des auberges de jeunesse, dans des fermes, vont aider à retaper des maisons. Une forme un peu alternative de voyage. L’aide est de l’ordre de 4 à 8 heures par jour 4 à 5 jours par semaine. Ce qui laisse le temps d’aller explorer les alentours. Ça peut aussi permettre de découvrir des coins hors circuit classique. C’est ce que j’ai fait à Miraflores, chez Carlos et Lily qui construisent des maisons en terre.

Ils ont la soixantaine et ont un bout de terrain dans la province de Catamarca dans le Nord Ouest de l’Argentine. Miraflores est au pied de la pré cordillère, le relief est donc assez montagneux. Il fait très chaud: 35/36 degrés dans la journée et ça descend autour de 27 la nuit. Heureusement le terrain est bien ombragé et la chaleur se fait supportable. Par contre il y a une quantité de moustiques ! Impossible de compter le nombre de piqûres. Se gratter est un état permanent !! Le terrain est vraiment chouette, bien ombragé, un petit ruisseau qui coule au fond. Un espace en construction: un tas de sable à côté d’une maison en terre dont une des pièces est sans fenêtre sans porte. Le toit est en cours. Work in progress. Une table en fer forgée et ses 4 chaises. Une brouette a qui il manque un pied. Des pelles. Des outils.Quelques câbles électriques suspendus dans les arbres auxquels sont fixés des ampoules. 3 chiens qui courent: Rada, Ipo et Lashmi.

Je passe une semaine là bas avec 2 autres volontaires français: Clara et Guillaume. Quand on arrive le gros oeuvre est terminé. Il faut donc nettoyer et aménager la dernière pièce construite. Pour moi ce sera peinture: les murs et les fenêtres. C’est une satisfaction de voir le lieu se transformer jour après jour et de se dire: “j’y ai participé !!”. Carlos et Lily font partie d’une communauté suivant l’enseignement de Hare Krishna. Ça donne des conversations assez intéressantes et parfois un peu sportives sur la vie et le monde. En tout cas ils sont très généreux. Le logement, les repas, ils fournissent tout. Lily s'occupe de tous les repas et tout est absolument délicieux !! 4 heures de travail par jour et jamais le week end ça laisse du temps pour profiter du rio à environ 4 km de la maison parfait pour se rafraîchir. Une rivière qui coule au milieu d’une forêt d’épineux et de cactus. C’est un milieu très sec. J’en ai d’ailleurs fait les frais un dimanche. Partie en direction d’une cascade pour passer la journée au frais je me perds en cours de route. À midi me voilà en plein soleil, avançant dans la rocaille, luttant contre les épineux pour me frayer un chemin. J'arrive finalement sur une route, pas de traces de cascade… La seule eau dont je profite c’est celle de la pluie qui vient d’arriver et m’évite ainsi la surchauffe !! Dépitée je rentre en suivant la route. Morale de l’histoire: ne jamais partir en rando à midi quand il fait 35°… c’est sur que ça parait évident, enfin….