Le Salar de Uyuni est la plus grande réserve de sel du monde: 10000 km2 de substance saline qui s'étendent à environ 3600 mètres d'altitude. 10000km2 de terres inhabitées, blanches, rudes pour ceux qui l'exploitent et qui doivent lutter contre une réverbération intense du soleil qui brule la peau et les yeux.
Son origine (extrait petit futé): au cours des différentes époques de refroidissement les rivières accumulent dans la zone la plus basse (le Salar actuel) des eaux chargées en minéraux et sédiments. Dépôt de sédiments avant une phase de réchauffement qui entraine évaporation totale des eaux et le sel en abondance se dépose.
Découverte à l’aube. Départ à 5 h du mat’ pour admirer le lever du soleil. Pas d’éclairage, le 4x4 s’enfonce dans le noir en direction du désert de sel. Une route goudronnée qui se transforme en chemin de terre qui débouche sur l’immensité saline. Ou lacustre devrais-je dire. Il a dernièrement beaucoup plu (saison des pluies oblige) et le salar est totalement inondé (jusque hauteur de chevilles). Le 4x4 s’engage à petite vitesse traçant des sillons à la surface de l’étendue immobile. Déjà le noir obscur s’estompe et s’évanouit dans des nuances bleuâtres. L’infini du Salar s’étend devant les yeux: on sait où il commence mais impossible de voir où il termine. De ci de là apparaissent de petits points noirs mouvants roulant vers une hypothétique destination. L’immensité est telle que chaque 4x4 y reste isolé laissant ses occupants silencieux (ou pas, maudits soient ces derniers) et admiratifs devant telle grandeur. Une ligne rosâtre maintenant se dessine sur l’horizon annonçant l’aurore. Le ciel s’éclaircit de plus en plus permettant au regard de percevoir plus nettement l’univers environnant que les yeux ne peuvent contempler en un seul battement de cils. L’eau qui a recouvert le Salar agit comme un miroir et quand le disque solaire fait son apparition sur la crête de l’horizon un double miroitant l’accompagne dans son élévation.